Notre jardin intérieur
J’ai ce feeling qu’on a tout un jardin intérieur, une sorte de petit lopin de terre qu’on peut cultiver, prendre soin, planter, arracher, couper, arroser ; selon notre volonté.
Parfois il est abandonné, laissé au hasard, les mauvaises herbes ont pris le contrôle et par magie émerge une magnifique fleur dans ce chaos de plantes sauvages.
D’autre fois, il est trop bien entretenu, aucune place au côté Wild, trop carrée, sans surprise et tout est beau, mais sans être magique. L’ordre règne, bien droit, comme il devrait être, comme on s’attend d’un jardin parfait.
Perso, j’ai pris conscience dernièrement que je mettais trop d’attention sur une seule plante dans mon jardin. Je la regardais toujours, l’écoutais au moindre mouvement et lui donnais trop de soin. Elle devenait ma plus grande fierté, j’y pensais constamment, je la montrais à tout le monde.
Et elle, de son côté, commençait à manquer d’air, de liberté, de place.
Pourtant, mon jardinier intérieur continuait de passé presque tout son temps avec cette plante-là, à vouloir la rendre la plus magnifique possible, la mieux entretenue, la plus en vie, bref, elle étouffait de toute cette attention.
C’est à ce moment-là que le jardinier a commencé à se sentir stressé, voire même anxieux. Sans trop savoir pourquoi.
Je fais tout en mon possible pour que la plante aille bien.
Je lui donne tout mon amour.
Mon focus est entièrement sur la plante.
Et pourtant, elle commence à perdre de la vitalité, elle perd ses belles feuilles, perd de sa couleur et de son éclat.
Tandis que le reste du jardin commence à être envahi par plein d’autres herbes. Des herbes qui prennent leur force dans la peur.
La peur de perdre cette merveilleuse plante.
Qu’est-ce qui va arriver si elle meurt?
Qu’est-ce qui va me rester?
Où est ce que je vais trouver la force de continuer à Jardiner si elle n’est plus là?
Et suite à ces questions-là à commencer à émerger des énormes besoins face à la plante.
J’ai besoin de toi.
Je ne veux pas que tu meures.
Tu dois retrouver ton éclat, tes feuilles.
Et les besoins nourrissent encore plus les autres herbes et continue à enlever la vitalité à la plante.
Le cycle est enclenché, la spirale descendante.
C’est presque inévitable qu’elle va mourir et laisser un énorme vide au Jardinier.
Quoi faire?
Quoi être?
Suis-je un mauvais Jardinier?
……..
Revenir aux bases.
Entretenir l’entièreté de son Jardin. Nettoyer les plantes qui prennent racine dans la peur. Prendre conscience qu’elles vont revenir, que c’est un travail à long terme. Semer d’autres plantes qui nous passionne, nous allume, nous motive.
Et laisser de la place. Ne pas remplir tout le jardin par peur du manque, du vide.
Car il existe une loi non écrite que la vie va toujours remplir les espaces qui sont vides. Et pour moi, ça fait partie de sa magie. Laisser un peu de place au fameux hasard (hasard qui n’existe pas d’ailleurs), qui pour moi c’est l’équivalent de laisser aller le contrôle.
Chaque jour, dédié du temps à quelques plantes et c’est là que c’est le plus difficile pour les passionnés de ce monde (comme moi) qui aime être intense dans une direction à la fois! Mais c’est possible ET plus que nécessaire.
Alors, comment est ton jardin intérieur?
Qu’as-tu envie de cultiver ou d’enlever?
Love
M